13 Novembre 2020
Il y a 75 ans, en 1945, la Sécurité sociale est mise en place. Elle instaure une mise en commun d’une partie de la richesse produite par les travailleurs, gérée démocratiquement par les travailleurs, et directement reversée aux personnes ayant des besoins sociaux (retraites, maladie, famille, accident du travail).
( article paru et publié sur le site de la cgt.fr )
La Sécurité sociale parce qu’elle fonctionne sur des principes opposés à ceux du marché joue un rôle fondamental. Aujourd’hui, les fondements de la sécurité sociale, bien que remis régulièrement en cause par les gouvernements successifs et le patronat, sont toujours d’actualité et sont plus légitimes que jamais.
Face à la crise sanitaire, les hôpitaux publics et leurs personnels ont été en première ligne, et ce, malgré les cures d’austérité imposées par les différents gouvernements depuis plus de 20 ans.
Durant cette crise sanitaire, elle a été capable d’assumer :
Le fait d’avoir reconnu la COVID-19 comme maladie professionnelle pour le personnel médical a aussi permis une protection des travailleurs avec un revenu de remplacement complet et un remboursement total des frais médicaux en cas de forme grave d’infection par le virus. Les tickets modérateurs ont été pris en charge par l’assurance maladie et la téléconsultation a été remboursée à 100%.
La politique familiale menée par la Sécurité Sociale a permis un droit à un congé parental pour la garde d’enfants pendant la période de fermeture des écoles, la suspension des activités de recouvrement des trop-perçus de prestations et le paiement anticipé de certaines prestations. Les pensions de retraites ont continué à être versées sans baisse malgré la chute du PIB comme c’eut été le cas dans un système à point ou par capitalisation.
Si le chômage partiel ne fait pas partie des compétences de la Sécurité sociale (la branche chômage construite en 1968 est séparée de la Sécu), c’est bien elle qui en assume financièrement le coût, puisque l’État a transféré la dette COVID à la CADES, la caisse de recouvrement de la Sécurité sociale financée par les travailleurs à travers la CRDS ( contribution au remboursement de la dette sociale).
Les finances de la Sécurité sociale assument également le report des paiements de cotisations et l’annulation des cotisations pour certaines entreprises, aménagements dont ont bénéficié 830.000 entreprises et 460.000 travailleurs indépendants.
Afin d’assurer l’effectivité de ces mesures, un certain nombre d’aménagements fonctionnels ont par ailleurs été mis en place, confirmant la capacité du système de sécurité sociale à faire face à la crise. Certaines institutions ont su faire preuve d’une réelle efficacité à travers une coordination effective.
À titre d’exemple :
Bien que devenu aujourd’hui inopérant le dispositif de « contact tracing » est en grande partie géré par l’assurance maladie mobilisant plus de 8000 agents sur le dispositif.
Constamment mise à rude épreuve, la Sécurité sociale a prouvé, une fois de plus, à travers la crise de la COVID-19 qu’elle est indispensable grâce à son modèle unique et sa capacité à assumer de larges responsabilités au-delà du soin pour tous.
Pourtant, le gouvernement, à travers notamment les mesures proposées dans le PLFSS 2021 ( Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale) et les nombreuses réformes à venir, s’obstine encore aujourd’hui à s’attaquer aux fondements même de la Sécurité sociale et à la mettre en difficulté financière en sapant ses financements.
La crise de la COVID met en lumière combien il est indispensable de défendre et améliorer le système de Sécurité sociale.
La CGT est présente dans chacune de ses instances que ce soit au niveau national ou territorial pour défendre cette institution. Le plan de reconquête de la Sécurité sociale que défend la CGT apporte des propositions et des solutions concrètes afin de la renforcer et de l’améliorer.