4 Décembre 2020
Pour faire face aux conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire, le gouvernement a mis en place des dispositifs fondés sur le principe de « former pour ne pas licencier », en faisant de la formation professionnelle un vaste « bouclier anti-licenciements ». Pour la CGT, la formation peut être l’un des facteurs qui peut favoriser l’accès de salariés à l’emploi, mais ce n’est certainement pas la formation qui crée l’emploi.
( Article paru et publié sur le site de la cgr.fr )
Si dans certains secteurs, les entreprises connaissent d’importantes difficultés à recruter ou garder les salariés, c’est d’abord dû aux conséquences de décisions de gestion patronales ou gouvernementales.
Le salaire, comme reconnaissance du travail et des qualifications est un élément essentiel pour le recrutement des salariés mais également pour les garder en emploi.
Or, les métiers ciblés par le ministère font face aux mêmes freins :
Les bas salaires provoquent dans certains secteurs des économies parallèles. L’emploi qualifié et le salarié se retrouve ainsi en concurrence avec l'emploi non déclaré ou le travail "au noir"...
La tension exercée sur les métiers est bien le fruit de stratégies patronales qui peuvent aller jusqu’à faire sortir le travail et le salariat des entreprises, afin de sous-payer, d’augmenter la flexibilité sur le travail et les travailleurs et d’augmenter les profits.
La durée courte des contrats et la précarité de l’emploi sont des facteurs qui rendent des emplois peu attractifs, ou poussent les salariés à quitter rapidement la branche d’activité. Ce phénomène a pour premier effet de créer un grand turn-over.
Dans certains secteurs, la diminution du temps de prestation et la multiplicité des vacations exceptionnelles à la demande des clients ont eu des conséquences sur la durée des contrats (1 à 7 jours) ; les salariés n’ont plus de vision ni garantie de continuité d’une semaine sur l’autre.
Même dans des secteurs « passion » comme le spectacle, ce phénomène est important, et rares sont ceux qui se maintiennent durant toute leur carrière professionnelle dans la filière. Les incertitudes liées à l’emploi, les parcours du combattant pour trouver des logements ou accéder à la propriété, les difficultés d’accès aux droits sociaux - comme l’assurance maladie ou les congés maternité - sont autant d’éléments déterminants incitant les salariés à se réorienter professionnellement autour de 30 ans.
Dans la fonction publique hospitalière, l’intensité du travail cumulée aux bas salaires sont à l’origine du turn over important dans les professions d’aides-soignants, auxiliaires et infirmiers en soins généraux. Si ces derniers ont la possibilité d’aller exercer en libéral, les autres doivent se reconvertir.
Certains métiers très physiques obligent les salariés à se reconvertir ou offrent des fins de carrières très difficiles. Les conditions de travail pénible (posture debout), le travail de nuit, la dangerosité de certains métiers sont autant des facteurs qui font que les salariés ont du mal à se projeter dans la profession.
Plus largement, les 6 facteurs de risques psycho-sociaux doivent également être pris en compte comme un critère à part entière pour analyser ces métiers et leur attractivité :
La liberté, l’autonomie, l’égalité et la démocratie au travail, sont au cœur de nos préoccupations. La réalité du travail doit nous amener à le repenser avec les travailleurs eux-mêmes, notamment au regard des évolutions technologiques à venir.
Au-delà du travail sur la relocalisation des filières stratégiques, il est donc nécessaire pour la CGT de mettre au débat :