1 Décembre 2020
La désormais célèbre formule macronienne « quoi qu'il en coûte » n'a pas tardé à se traduire par « quoi qu'il vous en coûte », tant il est vrai que depuis des mois chaque fois que la question « qui paiera la note » de cette crise économique et sociale est posée, la réponse ne varie pas.
Les travailleurs et travailleuses, les familles, les retraités, les jeunes en font déjà les frais tandis que les entreprises et singulièrement les plus grosses se sont vu accorder des milliards sans aucune contreparties sociales.
Et voici que Bruno Le Maire est venu affirmer ce week-end que «l’État remboursera sa dette d’abord grâce au retour de la croissance, ensuite par une maîtrise de nos dépenses de fonctionnement et, enfin, par des réformes structurelles comme celle des retraites, qui doit être la priorité absolue. C’est une conviction forte ». La revoilà donc cette réforme qui n'avait en fait jamais été rayée de la « to do list » ou de l'agenda du quinquennat. La réforme des retraites fait aujourd’hui son retour car le gouvernement ne compte pas renoncer au projet phare d’Emmanuel Macron.
Elle n'a jamais été enterrée comme le Premier ministre, Jean Castex l'assurait début septembre : « Nous la ferons. […] Il n’est pas question de mettre la poussière sous le tapis au sujet des retraites ». Castex en avait remis une couche dans un discours lors du 75e anniversaire de la Sécurité sociale : « Nous devons conduire ce changement ». Bien en phase avec son patron qui en juillet rassurait les milieux libéraux et financiers leur promettant qu'il « il n’y (aurait) pas d’abandon » de son projet qu’il le juge toujours « juste ». Le contrepoint de l’intervention d’Elisabeth Borne, assurant que dans le contexte la priorité absolue était la question de la santé et de l’emploi démontre le fruit du rapport de force que nous avons construit.