17 Décembre 2020
(Article paru et publié sur le site de la cgt.fr)
Selon Jérôme Vivenza, membre de la commission exécutive confédérale et négociateur, “ce texte aura des conséquences désastreuses sur les salariés, voire sur leur espérance de vie”. De fait, cette proposition d’accord est une nouvelle occasion pour le gouvernement de dégrader les droits et les moyens des travailleur.ses concernant leur santé.
Après avoir supprimé les CHSCT (Comités d’hygiène, de santé et de conditions de travail ) avec les ordonnances Macron, fait reculer la reconnaissance des accidents du travail avec l’ANI sur le télétravail, cette proposition d’accord est une régression de plus.
Pourtant, cette responsabilité est imposée par le droit européen dans la directive-cadre européenne relative à la sécurité et à la santé au travail (directive 89/391 CEE) adoptée en 1989. Un cadre juridique auquel le patronat espère bien échapper, renvoyant toute responsabilité à la médecine du travail, voire à la médecine de ville qui pourtant ne connaît pas la spécificité des métiers et leurs risques.
Pis, ils souhaitent renvoyer la responsabilité aux travailleur.ses eux/elles-mêmes. Le patronat a ainsi réussi à installer des leviers qui lui permettront de transférer les conséquences des organisations pathogènes du travail vers les conditions de vie et habitudes de vie des salarié.es.
Le patronat s’obstine à refuser l’intervention des salariés dans l’organisation du travail alors qu’ils en sont les premiers experts. Aucune amélioration n’est non plus apportée au droit d’expression des travailleurs.
Le droit d’alerte devrait être à disposition de tous les salariés et s’appliquer aux questions de santé publique et de santé environnementale.
Notre organisation souhaite un accord avec de nouveaux droits, incluant par exemple le rattachement des Services de Santé au Travail et de la médecine du travail à la Sécurité sociale afin de mettre en œuvre une grande politique de santé au travail en toute indépendance, ainsi que le retour des CHSCT, qui seraient dotés de plus de compétence, notamment sur l’impact environnemental des entreprises.
La pauvreté de ces accords remet en cause le paritarisme et le patronat doit assumer ses responsabilités.