8 Février 2021
Le mal nommé « plan de relance » repose sans surprise sur la même conception erronée des questions économiques en France. Au lieu de proposer une trajectoire de sortie de crise de long terme, associant planification et conditionnalité de la dépense publique, le gouvernement s'entête dans une voie désormais bien connue, puisqu'elle est l'unique réponse du gouvernement, peu importe le problème : baisser les impôts ou les cotisations sociales. À l'opposé, nous demandons que ces sommes servent directement les salariés et la transition écologique.
(Article paru et publié sur le site de la cgt.fr)
Il serait très naïf de croire que ce nouveau plan conduira à un changement des politiques publiques et économiques qui sévissent depuis plus de trente ans.
Pire encore, tout en reculant les discussions autour du partage de la valeur, et donc de l'augmentation des salaires, le gouvernement n'hésite pas, dans la mise en œuvre du plan de relance, à proposer des baisses de salaire.
Comment ? En envisageant d'élargir encore les exonérations de cotisations sociales qui existent pour différents dispositifs tels que le congé de mobilité ou le congé de reclassement .
La lutte pour la sauvegarde de l'environnement ne pourra être menée à bien que si chaque salarié a les moyens de concevoir un avenir plus serein. Cela passe, inévitablement, par un salaire qui lui permette de vivre autrement et surtout décemment, qu'il ait la faculté de pouvoir acheter, utiliser les nouveaux produits respectueux de l'environnement.
Il faut des mesures d'investissement dans les outils industriels, développer la formation qualifiante pour toutes et tous afin de garantir une évolution professionnelle des salariés sur ces nouvelles technologies et donc d'améliorer leur situation.
Rappelons que sans le travail et les travailleurs, il n'y a pas de production de richesse. Sans consommation des populations, les économies ont chuté de manière importante.
En effet, plus de 55 % de la richesse produite dans notre pays dépend directement de la capacité des ménages à consommer.
La CGT propose aussi des investissements massifs dans les services publics ainsi qu'une véritable politique de l'emploi public et privé, qui seront autant de cotisations sociales ren trant dans le cercle vertueux de la Sécurité sociale et de la redistribution.
Pour la CGT, le déroulement de carrière et la rémunération sont la pierre angulaire du développement professionnel du salarié au sein de l'entreprise. La qualification évolue tout au long de sa vie professionnelle (formation, acquisition d'expériences, de savoirs, polyvalence, polycompétence...). Sa rémunération doit correspondre au paiement de cette qualification.
Pour chacun des grands niveaux de qualification, le salaire de base minimum garanti devrait être :
La CGT propose :
Quand on parle de cohésion, où est-elle ? De plus en plus, les richesses produites par le travail passent de la poche des travailleurs à celle du capital, c'est-à-dire les banques et les actionnaires essentiellement .
Les richesses existent depuis bien longtemps et les coffres forts, ou autres paradis fiscaux, en sont gavés.
Les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté de 70 % entre 2009 et 2018, alors que le Smic augmentait de 12 %.
Il est donc urgent de partager les richesses et que les salariés obtiennent leur dû !
Il est grand temps que les salariés imposent leurs revendications, autour de l'égalité salariale et professionnelle femmes-hommes, de la revalorisation des métiers à prédominance féminine notamment, du Smic à 1800 € bruts accompagnés de hausses générales de salaires qui doivent prendre en compte la qualification, la pénibilité et l'utilité sociale.
Le Smic est un salaire « de croissance » censé assurer aux salariés une participation au développement économique du pays. À ce titre, il doit croître plus vite que l'inflation et intégrer les gains de productivité du travail réalisé à l'échelle du pays. Il doit aussi contribuer à une redistribution de la valeur ajoutée plus favorable aux salariés.
Article tiré du dernier numéro du Peuple