8 Juillet 2022
Mercredi 6 juillet, dans son discours de politique générale devant le nouveau parlement, la première Ministre a fait part de “l’intention de l’Etat de détenir 100% du capital d’EDF”. Dans un communiqué de presse, la FNME, la fédération CGT de l’énergie, s’interroge sur l’objectif du gouvernement.
Dans un exercice de pure communication, la Première Ministre Élisabeth Borne a abordé l’énergie sans jamais donner la réalité des prix !(Article paru et publié sur le site de la cgt.fr)
Une « (re)nationalisation » ? Certainement pas car elle n’en a pas prononcé le mot… Cette manipulation publique détourne l’attention et ne se complète d’aucun élément permettant de penser que ce gouvernement agirait dans l’intérêt général.
Rien n’est dit sur le changement de statut juridique de l’entreprise EDF. L’État sera donc bien un « État actionnaire » de la Société Anonyme alors que nous voudrions voir un « État Stratège » d’un EPIC 100% public. Nous sommes donc bien face à une recapitalisation !
Alors qu’elle qualifie ses convictions par « la transparence est une exigence », rien n’est dit sur le bilan désastreux des marchés de l’énergie qui est la principale cause de l’augmentation des prix. Elle réaffirme le principe du « bouclier tarifaire énergie » par l’annonce de son prolongement.
Par le chèque énergie, l’État garantit surtout une subvention détournée aux entreprises du secteur. Sans la nécessaire sortie des marchés, la population doit s’habituer aux augmentations des factures et aux rationnements !
Comble du « en même temps » pour la souveraineté énergétique il faut sortir des énergies fossiles. N’est-ce pas complètement ubuesque de poser cette volonté alors qu’elles seront nécessaires pour le passage de l’hiver ?
C’est le sens des propositions portées par la fédération CGT de l’énergie dans le Programme Progressiste de l’Energie qui a été présenté à la presse mercredi 6 juillet.
Ce projet syndical exige :
● la sortie immédiate des biens vitaux que sont l’électricité et le gaz des marchés de l’énergie ;
● la transformation du statut juridique d’EDF SA en EPIC avec une gouvernance démocratique ;
● l’abaissement de la TVA à 5,5% sur la facture d’énergie ;
● la révision de l’évolution des tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) en fonction des coûts comptables des opérateurs publics.