25 Juin 2024
Le RN est un danger pour les femmes et notamment pour les ingés, cadres et techs.
La CGT et son Ugict appellent à se mobiliser le 23 juin 2024 dans les rassemblements et manifestations féministes contre l’extrême-droite et à voter les 30 juin et 7 juillet 2024 contre l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir et pour le programme du Nouveau front populaire. (Article paru et publié sur le site de l'ugictcgt.fr)
Voici les 5 raisons pour lesquelles le RN est un danger pour les droits des femmes :
Le 17 juin Jordan Bardella a déclaré : « Nous sommes pour l’égalité femmes hommes »
En réalité, le programme de Marine le Pen pour les élections présidentielles de 2022 ne mentionne pas les femmes. Divisé en 16 livrets thématiques, il n’en consacre aucun à l’égalité femmes hommes. Les violences conjugales et les inégalités salariales brillent par leur absence. Les seules mesures qui les concernent sont rassemblées dans le livret famille, qui est qualifiée de « premier maillon de la communauté nationale ». Le terme “femme” n’est utilisé qu’une seule fois en référence à une étude réalisée par l’UNAF (organisation qui s’est opposée en 1997 au mariage pour tous et à l’IVG en 1975), pour promouvoir l’augmentation du taux de natalité. Pour le RN le fait que les femmes aient plus d’enfants est le seul moyen pour le RN de garantir notre système de retraite sans avoir recours à l’immigration.
Cette proposition hors sol est en total décalage avec le souhait des femmes de plus en plus nombreuses à retarder la naissance du premier enfant pour poursuivre des études supérieures. Or aujourd’hui les femmes sont de plus en plus diplômées : 48% des diplômées des études supérieures sont des femmes contre 37% des hommes.
La politique nataliste souhaitée par le RN, exceptée son caractère anachronique, est aussi une attaque directe à l’adresse des femmes cadres, ingénieures ou salarié·es des professions intermédiaires. Beaucoup parmi elles ne peuvent se permettre d’interrompre leurs carrières professionnelles pour élever 2 ou 3 enfants, une parenthèse qui se traduit par une baisse de leurs rémunérations et pensions de retraite.
La parentalité est l’une des causes majeures de l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes. Plus le nombre d’enfants par « famille » augmente, plus l’écart se creuse. Il atteint 43% pour trois enfants et plus (Insee).
Sur ce point, le RN ne propose aucune solution.
Dans la période actuelle le taux d’inflation conduit à la baisse du pouvoir d’achat des ingés, cadres et techs qui sont renvoyé·es à des augmentations individuelles de salaire. Or celles-ci sont toujours défavorables aux femmes.
Or le RN s’est opposé à l’indexation des salaires sur l’inflation.
Sur de nombreux sujets relatifs à l’égalité professionnelle le RN n’a pas défendu les droits des femmes, voire s’y est opposé :
En 2023, au parlement européen lors du vote sur l’adoption du troisième plan d’action pour l’égalité au travail et sur la directive européenne sur la « transparence et l’égalité des rémunérations », directive essentielle pour avancer vers l’égalité réelle entre femmes et hommes, le RN s’est abstenu.
La transposition de cette directive en droit français vise à renforcer l’égalité pour un même travail ou un travail de valeur égale, déjà inscrite dans le code du travail mais peu respectée. Pour y parvenir, elle oblige l’employeur à transmettre en toute transparence les rémunérations des salarié·es, primes comprises. Les employeurs doivent présenter les critères qui déterminent la rémunération. Des critères qui doivent être objectifs et non sexistes. Pour les femmes ingés, cadres et des professions intermédiaires dont la totalité de la rémunération est souvent individualisée, la comparaison entre leurs rémunérations et celles des leurs collègues masculins est un levier majeur pour réduire les écarts de rémunération.
Dans le secteur privé, le revenu salarial moyen des femmes est inférieur de 23,5 % à celui des hommes dans le secteur privé (INSEE 2022)
En 2020 Jordan Bardella s’est aussi abstenu de voter une résolution visant à lutter contre les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes comme nombre d’eurodéputés RN considérant qu’il n’est pas souhaitable de « conditionner la quasi-totalité des aides à l’UE à des actions favorisant l’égalité hommes-femmes ».
En juin 2023, une partie des députés RN a voté contre ou s’est abstenue de voter pour le renforcement de l’accès des femmes aux responsabilités sur la proposition de loi visant à renforcer l’accès des femmes aux responsabilités dans la fonction publique.
Le 17 juin Jordan Bardella a déclaré : « Nous devons refuser qu’une seule femme en France puisse un jour s’inquiéter de voir un de ses droits reculer”. Il ment.
Dans le programme présidentiel de Marine Le Pen, la priorité nationale s’invite dans la répartition des droits sociaux. Les allocations familiales seront réservées aux familles dont au moins un des deux parents est français·e. Ce qui constitue une rupture du droit constitutionnel à l’égalité de traitement.
Il est aussi prévu de limiter le droit à bénéficier du doublement de l’allocation de soutien familiale au parent isolé français . Le RN le prévoit « pour limiter tout risque d’abus ou de fraude les contrôles seront parallèlement renforcés ». Or de nombreuses salariées étrangères sont concernées :
En cas de victoire du RN, les femmes de nationalité étrangère qui s’occupent seules de leurs enfants verront leurs droits reculer, car leur refuser l’accès aux droits sociaux dès l’arrivée sur le sol français est une mesure raciste. D’autant plus que nous cotisons tou·tes, français·es ou étranger·es, pour que les allocations familiales bénéficient à tou·tes les parents, quelle que soit leur nationalité.
Pour le RN le mot d’ordre est : « faire passer les nôtres avant les autres » (en français dans le texte). Si nous ne sommes pas concerné·es directement nous connaissons toutes et tous parmi nos ami·es, famille proches ou collègues, des femmes de nationalité étrangère. L’atteinte aux droits fondamentaux de ces femmes nous concerne.
Parmi les promesses de Jordan Bardella figure en bonne place celle de « défendre le droit fondamental de disposer de son corps » et l’interruption volontaire de grossesse.
Jordan Bardella ment.
En 2021, Marine Le Pen proposait le déremboursement de l’IVG considérant que certains avortements correspondaient à des IVG “de confort”. Si Marine Le Pen a bien voté pour la constitutionnalisation de l’IVG, seul·es 46 député·es RN sur 88 l’ont suivie : 11 ont voté contre, 20 se sont abstenus et 11 étaient absent·es.
Parmi les partis présents, le groupe RN est celui qui a le moins voté en faveur de la proposition de modification constitutionnelle. Le discours de la vice-présidente RN de l’Assemblée avait provoqué les huées de l’hémicycle.
Sur de nombreux sujets relatifs à l’IVG le RN n’a pas défendu les droits des femmes, voire s’y est opposé :
En réalité, l’extrême droite est fondamentalement opposée au recours à l’IVG et refuse que les femmes puissent disposer de leurs corps. Des groupes violents d’extrême droite vont jusqu’à organiser des attaques contre les locaux du Planning familial et des raids contre les militant·es du Planning et l’organisation sur les réseaux sociaux.
Pour le RN les femmes sont en danger. Mais elles ne le seraient que dans la rue, harcelées, agressées et violées par des étrangers de passage. Ce discours permet au RN de nourrir sa haine des personnes migrantes et justifie sa politique raciste.
Focaliser son attention sur le harcèlement de rue est une manière habile d’occulter la réalité des violences sexistes et sexuelles.
En réalité 90% des agressions sexuelles sont le fait d’un proche de la victime, y compris, dans le monde du travail, des collègues ou l’employeur.
https://www.ined.fr/fr/publications/editions/grandes-enquetes/violences-et-rapports-de-genre/
L’instrumentalisation des violences faites aux femmes n’est qu’un prétexte pour renforcer le dispositif anti-migrants.
Sur de nombreux sujets relatifs à la lutte contre les violences faites aux femmes le RN n’a pas défendu les droits des femmes, voire s’y est opposé :
L’Ugict-CGT revendique des droits pour les femmes au travail et dans la vie :
Face au danger de l’extrême-droite pour les salarié·es l’Ugict-CGT appelle à voter pour le programme du Nouveau front populaire qui contient certaines revendications des travailleurs·ses :