Le moment est-il venu d’amputer les allocations chômage d’au moins 1,7 million de demandeurs d’emploi à l’horizon 2022 ? Pour le gouvernement l’heure de siffler la fin du « quoi qu’il en coûte » a sonné et il convient maintenant de passer aux travaux pratiques de cette réforme rejetée par tous les syndicats et qui a encore été conspuée par les manifestations un peu partout en France à l’initiative des intermittents du spectacle, des intérimaires et précaires le 23 avril. En réponse à ce vendredi de la colère sur LCI, Élisabeth Borne a assuré le jour même « avoir entendu ces oppositions » mais « pense vraiment qu’il faut modifier le système actuel ». Surdité ? Certes pas, obstination coupable et dangereuse absolument ! Le moment est-il opportun pour la ministre du Travail, Élisabeth Borne, d’annoncer l’arrêt, à fin mai, des prolongations de droits pour les privé.es d’emploi dont les droits arrivent à terme pendant le confinement, alors qu’on ne connaît toujours pas la fin des restrictions de l’activité ?
Comme lors des deux précédents confinements, ces reports ont permis de tenir quelques semaines en reportant l’échéance, mais « n’ont rien changé à l’épuisement des allocations pour la majorité : il n’y a eu aucun report des jours d’allocation utilisés pendant la durée des confinements », alerte la CGT qui dresse la longue liste des grands perdants et des oubliés du quoi qu’il en coûte : « Celles et ceux qui ont perdu leur emploi, celles et ceux qui n’ont pas été couverts par l’activité partielle (nombreuses et nombreux parmi les travailleuses et travailleurs en CDD), celles et ceux qui ne retrouveront pas de travail, notamment dans les secteurs à l’arrêt (tourisme, hôtellerie, restauration, événementiel, culture, etc.), seront déjà beaucoup à se trouver sans emploi et sans revenu au 1er juin. Quant aux artistes et techniciens intermittents du spectacle, (…) ils savent que leurs droits ne seront pas prolongés suffisamment dans ce contexte ».
Face à cette désespérante obstination néolibérale, il faut une réponse syndicale et sociale à la hauteur. Celle construite depuis 6 semaines par les professionnels de la culture qui ont été en convergence avec d’autres professions sinistrées et précarisées est exemplaire. Elle est comme une bouffée d’air frais, un rayon de soleil dans ce long hiver social qui s’est abattu depuis un an.
Samedi prochain, 1er mai, journée internationale des travailleuses et travailleurs, sortons faire prendre l’air à nos revendications. Donnons du souffle à nos solidarités.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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