Pour répondre à ce contexte alarmant la CGT avance 4 axes
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Créer et développer les conditions pour une R&D publique ambitieuse. La recherche fondamentale doit bénéficier de personnels sous statut et de moyens récurrents. Les enjeux du futur ne peuvent être relevés par le pays sans une recherche publique ambitieuse permettant de faire progresser le front des connaissances dans tous les domaines.
Pour répondre aux besoins de la société et permettre un essor industriel et un développement de l’emploi dans notre pays, la CGT considère qu’il faut accroître substantiellement les moyens de la recherche en amont, sans laquelle toute velléité de R&D ou d’innovation est vaine.
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Proposer des conditions de transfert « Recherche publique-monde économique » profitables à toutes les parties en s’appuyant notamment sur les EPIC recherche afin que la France puisse transformer au mieux ses avancées scientifiques en applications industrielles et économiques.
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Mettre en œuvre des mécanismes capables de booster l’investissement du secteur privé dans la R&D. Il ne peut en effet y avoir d’économie durable sans un effort conséquent de dépenses des entreprises dans la recherche.
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Permettre un accès plus important de la société à la connaissance. Ce qui pose la question de la démocratisation des savoirs et des choix en ce qui concerne la recherche et l’innovation. Plus que jamais notre pays a besoin d’une démocratie sociale effective.
La paupérisation de nos services publics et la crise des recrutements sont directement le résultat des politiques low cost, de négation de la qualification et de déclassement salarial : la 7e puissance mondiale n’a plus assez d’enseignants, de chercheurs, de médecins, d’infirmiers, d’ingénieurs … La France est confrontée à un problème majeur dans son système de santé. Les urgences des hôpitaux craquent, les personnels et leurs organisations syndicales ont maintes fois tiré le signal d’alarme. La situation est gravissime. En dépit des discours et des promesses, les moyens pour former les personnels de santé font défaut.
Pour la CGT, il est urgent de réorienter le pays sur d’autres voies pour répondre aux besoins des populations et aux défis qui sont les nôtres. C’est à cela que nous entendons ici et ailleurs travailler. Vous avez précisé que vous ne disposiez pas de baguette magique, mais vous le savez, il appartient au gouvernement de faire les choix politiques de financement et de consolidation du service public d’enseignement supérieur et de recherche sans lesquels il nous sera impossible de relever les défis.
Pour conclure sur le CNESER
La CGT présente dans la diversité des collèges de cette instance, impliquée sur l’ensemble des problématiques examinées, exprime à l’occasion de votre prise de mandat, Madame la Ministre, le souhait d’un CNESER utile et efficace, consulté et respecté. Cela signifie que les avis notamment unanimes soient parfois suivis par le ministère.
Il est peut-être utile de rappeler que les missions du CNESER concernent à la fois l’Enseignement supérieur et la Recherche. Si les contours du CNESER ont changé depuis 2015, ses missions ont été élargies et de nouveaux collèges y ont fait leur entrée, force est de constater qu’un rééquilibrage est nécessaire pour que plus de temps soit consacré dans cette instance aux orientations de la recherche, aux moyens et aux orientations des organismes de recherche, à l’exemple des EPIC.
Sylviane Lejeune, représentante de la CGT au Cneser, dirigeante de l’Ugict-CGT