15 Février 2023
Le 25 janvier 2023, journée nationale contre le sexisme, le Haut Conseil à l’Egalité (HCE) dont la CGT est membre a remis le 5ème rapport annuel sur le sexisme. Il dresse le constat d’une société française qui demeure très sexiste au travail, à l’école, dans la famille et l’espace public.
“L’enquête démontre que le travail est une sphère particulièrement inégalitaire qui doit faire l’objet de mesures fortes : des sanctions pour les entreprises qui discriminent et ne préviennent pas les violences sexistes et sexuelles, une obligation de résultat pour les politiques d’égalité, une conditionnalité des aides publiques." remarque Sophie Binet – Dirigeante confédérale de la CGT, pilote du collectif confédéral Femmes-Mixité, Secrétaire Générale de Union Général des Ingénieurs, Cadres, Techniciens, et Agents de maîtrise (UGICT – CGT)
Il s’agit de revoir l’index égalité salariale qui a démontré son inefficacité et doit être revu en profondeur ; les métiers féminisés doivent être revalorisés ; les services publics restent à développer pour prendre en charge la petite enfance et les personnes dépendantes. Cette politique d’égalité serait une avancée pour la société tout entière !”
Les recommandations du HCE pour augmenter les moyens de la justice, mettre en place des mesures contraignantes à l’école et réguler les contenus numériques pour lutter contre les représentations dégradantes des femmes doivent être prises en compte.
93% des interrogés·es perçoivent un monde inégalitaire en défaveur des femmes. Tous âges confondus, 40% des hommes trouvent normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants. Le monde du travail est perçu comme particulièrement sexiste.(Article paru et publié sur le site de la cgt.fr)
« L’opinion reconnaît et déplore l’existence du sexisme mais ne le rejette pas en pratique, phénomène particulièrement prépondérant chez les hommes interrogés. Ce décalage a des conséquences tangibles en termes de violence symbolique, physique, sexuelle, économique », explique le rapport du HCE.
Une majorité des femmes restitue des situations de sexisme « ordinaire » : « blagues » ou remarques sexistes auxquelles s’ajoutent les sifflements, le déséquilibre des tâches ménagères, le mansplaining et les remarques sur le physique, la tenue…
Les situations de sexisme au quotidien peuvent donc fonctionner comme des « trappes à bas salaire et expliquer pour partie la persistance d’inégalités salariales sur le marché du travail ».
14 % des femmes déclarent avoir subi un « acte sexuel imposé » c’est-à-dire une agression sexuelle ou un viol (22 % des femmes de 18 à 24 ans), 22 % ont déjà vécu une situation d’emprise psychologique ou de jalousie excessive imposée par leur conjoint, 15 % ont déjà subi des coups portés par leur partenaire ou ex-partenaire (20 % chez les 50-64 ans), 37 %, des Françaises interrogées ont déjà vécu une situation de non-consentement.
Le rapport note un manque de confiance important de la part des personnes interrogées à l’égard des pouvoirs publics pour notamment faire face à l’apparition de phénomènes nouveaux : violence en ligne, barbarie dans de très nombreuses productions de l’industrie pornographique, affirmation d’une sphère masculine et antiféministe. À cela s’ajoute le recul pour les droits fondamentaux des femmes, notamment sexuels et reproductifs, à l’international.