La dette publique fait l’objet de bien des débats et est souvent utilisée par les libéraux comme un épouvantail pour justifier l’austérité ou encore l’immobilisme en matière environnementale. Du fait de cette omniprésence dans la bouche des libéraux, de nombreuses idées reçues sur la dette publique ont la vie dure.
L’objectif de ces fiches est donc de contrecarrer ces idées reçues ainsi que de donner à chacun et chacune les clés de compréhension en matière de politique budgétaire et de politique monétaire. Nous ne pouvons nous résigner à entendre « on n’a pas les moyens » en réponse à chacune de nos propositions, les solutions existent, il faut donc en prendre connaissance et s’en saisir. Cette première fiche reprend donc les bases en donnant les définitions des principaux termes utilisées ainsi qu’en donnant quelques chiffres clés qu’il est utile d’avoir à l’esprit.
- Dette publique/déficit public, de quoi parle-t-on ?
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Tout d’abord, il convient de ne pas confondre ces deux notions complémentaires l’une de l’autre. Le déficit public correspond, pour une période donnée, à la différence entre les dépenses publiques et les recettes. Par exemple, en 2019, les dépenses publiques se sont élevées à 1 353 milliards d’euros tandis que les recettes étaient de 1 280 milliards. Le déficit public était donc de 73 milliards d’euros. L’État et les autres administrations publiques ont dû emprunter pour financer ces 73 milliards d’euros de déficit.
On prend en compte toutes les dépenses publiques, qu’elles soient des administrations centrales, des administrations publiques locales ou encore des administrations de Sécurité sociale.
On peut également parler de déficit primaire, c’est-à-dire le déficit (ou l’excédent) avant paiement des intérêts de la dette. Cela permet de voir la situation financière d’un pays sur une année sans tenir compte des effets des années – voire décennies – précédentes.
Nous voyons donc que le déficit est un flux. Au contraire, la dette est un stock. En effet, la dette publique correspond à la somme des déficits accumulés par les administrations publiques.
En 2019, la dette s’élevait à environ 2 400 milliards d’euros, soit 98 % du PIB (1).